Quand la guerre n’est plus abstraite
La guerre, aussi proche soit-elle, est toujours un peu abstraite… On a beau voir des images, lire des articles, quelque chose nous échappe… jusqu’à ce que l’on croise la route de personnes qui l’ont vécue dans leur chair. Grâce à la Croix-Rouge française, j’ai rencontré deux mères courage, qui, pour sauver leurs filles atteintes de cancer, ont fui l’Ukraine. L’une, Katarina, a réellement risqué sa vie (et celle de son enfant âgé de 11 ans) pour atteindre la France. Mais, quel autre choix avait-elle ? L’autre, Yuliya, a eu plus de chance. Prises en charge par une fondation ukrainienne et le ministère des Affaires étrangères via l’opération Cigogne, elle et sa fille, Paulina (5 ans), ont voyagé en sécurité…
Une fois à Paris, elles ont rapidement été prises en charge par l’hôpital de Margency (Val d’Oise), géré par la Croix-Rouge française. Cet établissement, réservé aux enfants malades, prodigue des soins aux fillettes, mais pas seulement : elles ont école le matin et leurs mamans sont hébergées à la Maison des parents. Le tout est entièrement financé par la sécurité sociale. C’est donc là que je les interviewe. Elles parlent en russe et une jeune ukrainienne assure la traduction. Je les pensais effondrées. Elles sont d’une dignité exemplaire. Leur histoire est difficile et elles la racontent avec gravité. Mais le rire surgit souvent au milieu de leur récit. De fait, tout ici est pensé pour le bien-être des enfants et de leurs parents. Rien à voir avec l’Ukraine où parait-il nourriture et médicaments sont à la charge des familles et où le personnel soignant est dénué de toute attention. « La froideur, c’est culturel », me dira ensuite la traductrice.
À Margency, médecins et infirmier.e.s font tout pour le confort de leurs petit.e.s patient.e.s. Et ça marche. Ils/elles rient, chantent, jouent… « On dirait une garderie… sauf que les enfants n’ont plus de cheveux et que certains ont des cathéters », me confie une soignante en souriant. Bien sûr, rien de tout cela n’est idyllique. Les proches sont restés en Ukraine. Et l’angoisse est palpable. La fierté aussi face à ce peuple qui résiste et s’entraide. « La guerre nous a uni », dit Katarina. La jeune femme de 34 ans rentrera un jour dans son pays. Tout comme Yuliya, 28 ans, qui a programmé son retour pour l’automne. Quoi qu’il arrive. En attendant, mères et filles, collées les unes aux autres, savourent ce temps de répit.. loin des bombes.
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