Le jeu, c’est sérieux !
La semaine dernière, nous échangions, Gaëlle Bidan et moi, avec une autre créatrice/éditrice de jeux sur l’opportunité de mettre nos forces en commun. L’occasion de relater notre rencontre et la genèse de cette aventure qui nous a mené à créer deux jeux de société, à nous autoéditer, etc. Quand je me remémore cet instant précis où je lance l’idée d’imaginer un jeu sur la banlieue – une idée que j’avais en tête depuis quelques temps déjà – dans ce bureau des Ateliers Henry Dougier où travaille Gaëlle à l’époque et où je passe régulièrement, je le visualise comme un impact. L’idée devient parole qui sortant de ma bouche croise la route d’une main qui l’attrape au vol. Une semaine plus tard, nous nous réunissions autour d’une feuille blanche, Gaëlle me demandant comment j’envisageais les choses. Je ne me souviens pas vraiment de ma réponse. Je sais en revanche que nous avons ce jour-là posé la première pierre d’un édifice sans avoir du tout conscience de la forme qu’il prendrait. Notre premier objectif, c’était de créer un jeu. Une fois ce but atteint, nous avons cherché un graphiste puis un éditeur. Et face aux refus, nous avons créé A&G Éditions, trop engagées pour reculer ou renoncer ! Nous avons continué à cheminer, apprenant à chaque nouvelle étape une autre facette de cette activité, devenant des artisans nous permettant de maîtriser le processus de A jusqu’à Z, de la conceptualisation à la communication.
Nous sommes aujourd’hui dans une nouvelle phase de notre histoire. Et ce n’est sans doute pas un hasard si les rencontres (en vrai ou en visio) se multiplient en ce moment. Nous avons différentes options sur la table pour grandir sans nous perdre, faire évoluer notre modèle économique tout en préservant notre positionnement : des jeux grand public porteurs de message. Un parti-pris qui nous ouvre de nombreuses portes – universitaires, entreprises, commerçants, éditeurs… – et nous en sommes ravies parce que tout dans cette aventure est palpitant. Avancer dans l’inconnu sans plan préconçu nous a permis de développer une certaine forme d’agilité, saisissant les opportunités quand elles se présentent, sans mettre la charrue avant les bœufs. Outre la créativité propre à cette activité, les compétences commerciales que nous avons dû développer et celles en communication que nous connaissions déjà un peu mais que nous avons déployées, s’ajoute aujourd’hui la réflexion stratégique. Un stimuli supplémentaire qui nous va bien.
On ne sait toujours pas bien où tout cela nous mènera, mais nous sommes convaincues que nos jeux ont du potentiel et que nous pouvons faire fructifier notre savoir-faire. L’objectif n’est pas encore très précis, mais le chemin s’éclaire, parsemé de moments de plaisir et de décisions sérieuses, de choix économiques et de rencontres créatives… Tout petit éditeur deviendrait-il un peu plus grand ?