Quand l’enseignement supérieur se transforme
« J’appelle journalisme tout ce qui aura moins de valeur demain qu’aujourd’hui », écrivait André Gide. Si j’adhère à ces propos pour beaucoup de mes articles, il y a des exceptions. Ce jour est diffusé sur Internet un livre blanc – « Des études à l’emploi : les Grandes Écoles se réinventent » – dont j’ai assuré la rédaction en chef aux côtés d’Olivier Rollot, journaliste spécialiste de l’enseignement supérieur, que j’ai rencontré il y a plus de vingt-cinq ans au magazine L’Étudiant. Olivier m’a toujours fait travailler quand il en a eu l’occasion et je tiens ici à l’en remercier. Je suis une personne fidèle et j’apprécie cette qualité dans la sphère privée comme dans la sphère professionnelle.
En novembre dernier, Olivier m’a donc proposé cette mission, que j’ai acceptée avec enthousiasme. De quoi s’agit-il ? Après plusieurs mois de pandémie, Audencia, la Grande École de management, a souhaité faire un état des lieux des mutations à l’œuvre dans l’enseignement supérieur après un an de pandémie. Comment maintenir la qualité de la pédagogie quand le distanciel prend le pas sur le présentiel ? Comment soutenir les étudiants sur un plan financier, psychologique… ? Comment assurer leur insertion professionnelle dans un monde de plus en plus incertain ? Ce sont à toutes ces questions que nous avons tenté de répondre dans le cadre de cette publication de 72 pages, riche du talent de la dizaine de journalistes qui ont contribué à l’écrire et d’une centaine d’interviews réalisées. Car c’est bien l’un des atouts de ce livre blanc : proposer un regard multiple – enseignants, staff, étudiants, entreprises, cabinets de recrutement… – sur une période complexe durant laquelle il a fallu transformer des contraintes en opportunités, non sans remises en question, doutes, tâtonnement…
La pandémie n’est pas terminée et à ce jour l’horizon est encore flou mais des leçons commencent déjà à être tirées sur l’harmonisation entre l’indispensable présentiel et les atouts indéniables du distanciel, sur d’autres modes de collaboration, sur l’urgence environnementale obligeant les écoles à réinterroger la mondialisation de l’enseignement, sur l’évolution du cadre de travail au sein des entreprises, etc.
Des réflexions qui à mon sens feront date dans l’histoire. Il n’y a pas de doute sur le fait que la période que nous traversons sera étudiée dans quelques années ou décennies par des chercheurs. Il me plaît à penser que ce livre blanc constituera l’une des ressources intéressantes pour celles et ceux qui tenteront de comprendre comment nous l’avons vécue, comment le monde économique et pédagogique a négocié ce virage, comment les étudiants ont fait face, etc. De quoi finalement donner tort à André Gide. Ce livre blanc aura autant de valeur demain qu’aujourd’hui !
Consulter le livre blanc.