Ecrire ou ne pas écrire ?
Profitant d’une rentrée en douceur, j’ai passé un peu de temps à rechercher des éditeurs à qui proposer mon troisième polar, Le Mâle est fait. Le premier, finalisé en 2015, n’a pas trouvé preneur malgré des retours parfois très positifs, je l’ai auto-publié sur Amazon sous le titre Le Chat qui ne pouvait pas tourner. Le deuxième, Homo associatus, n’a pas rencontré plus de succès que le premier – « pas dans la ligne éditoriale », telle est la réponse type que je reçois – mais je continue de l’envoyer ici et là.
Ma difficulté à les faire éditer ne m’a pas émoussé ; j’ai donc écrit un troisième opus et envisage la rédaction d’un quatrième dont le thème a déjà été trouvé. Cet été, j’ai hésité à me lancer, connaissant la discipline qu’exige ce type de travaux. Il y a un rythme à tenir pour ne pas se déconnecter de son histoire et de ses personnages. J’ai pour l’instant repoussé l’échéance mais je sais que je finirai par ouvrir un fichier « 4èmepolar » sur mon ordinateur. Pourquoi ce besoin irrépressible de s’adonner à une telle activité ? La réponse est devenue claire au fil de mes écrits : l’envie de retranscrire en littérature des évènements réels et les sensations qu’ils provoquent, une addiction au sentiment de puissance que procure l’invention d’une énigme et l’immense immodestie de penser que j’ai « des choses » à dire et à partager. L’écriture comme exutoire, mais aussi défouloir. La violence de certains coups devient un moteur pour inventer des personnes troubles, assassins avides de vengeance ou de pouvoir. Une écriture compulsive qui se marie parfaitement avec le choix du genre, le roman policier.
Bien sûr, je rêve de voir un jour mes livres PDF devenir des romans de papier. Rien ne me ferait plus plaisir. Mais je ne veux pas que ce souhait inachevé me fasse renoncer au plaisir de noircir des pages. De plus, les commentaires élogieux suite à la publication sur Amazon de mon premier polar et la réaction de mes proches après la lecture de mes autres romans m’encouragent à poursuivre et à progresser. Quelle sensation agréable quand un lecteur s’est attaché à l’un de vos personnages, que certains passages l’ont fait réfléchir ou qu’il n’a pas pu refermer le livre sans en connaître le dénouement. Ces lecteurs sont aujourd’hui peu nombreux. Qu’à cela ne tienne, l’envie ou la nécessité d’écrire de la fiction est trop forte. La grande romancière anglaise Virginia Woolf disait : « C’est écrire qui est le véritable plaisir ; être lu n’est qu’un plaisir superficiel. » Mon expérience tend à lui donner raison.
Le Chat qui ne pouvait pas tourner en vente sur Amazon.