Unda style
Samedi 23 mars, nous étions invitées, mon associée et moi, à animer une partie de Unda, à la Scred boutique (Paris 18). Unda, c’est le premier jeu de société sur les cultures urbaines. Et nous l’avons entièrement conçu, puis autoédité. L’envie de départ, c’était de faire une synthèse de toutes mes années de terrain en banlieue à récolter des informations, interviewer des habitants, des associations, des maires… Une synthèse aussi de ces connaissances acquises, ces moments passés, ces observations : toute une matière vivante que l’on ne traite pas nécessairement dans les articles ou les livres mais qui s’avère indispensable à la compréhension de ces territoires. Le jeu m’a paru un bon outil pour transmettre près de vingt ans de terrain et toucher des personnes qui n’achèteront jamais d’ouvrages sur la banlieue. Encore moins ceux la montrant sous un angle innovant et dynamique. Alors, faisons un jeu amusant, interactif, intergénérationnel, porteur de messages d’ouverture sans jamais être moralisateur !
Nous avons mis deux ans pour le concevoir, le tester, le faire fabriquer (suite à une campagne de crowdfunding) et le commercialiser. Pour en assurer la promotion, nous avons créé un site (unda-game.com), animé de nombreuses parties, convaincu des boutiques de le vendre… Comme la Scred boutique spécialisée dans des produits de la culture hip hop (disques de rap, street-wear, etc.). Le 23 mars, nous étions en direct, la partie était retransmise sur leur page Facebook. Et ce fut, comme à chaque fois, un moment de plaisir et de satisfaction. Avec Unda, nous avions un souhait : réunir des mondes qui ne se côtoient pas ou se jugent, toucher des publics aussi différents que les familles aisées du centre parisien – et leur montrer la richesse de cette culture qui se diffuse partout dans la société – que les ados d’un centre social situé en pleine cité – dont les références sont ici valorisées. Pari réussi encore une fois : 4 jeunes hommes étaient de la partie. Ils répondent aux questions, rigolent, apprennent l’existence d’un certain Le Corbusier ou que le beat boxing a été inventé en Inde… Bref, le jeu fonctionne. Et chacun repart avec une boite de Unda sous le bras. Nous, on se dit que tout ce boulot est à nouveau récompensé. De quoi nous donner envie d’en réaliser un deuxième…