Et si on s’engageait ?
C’est toujours émouvant de rencontrer son livre pour la première fois ! Cette semaine, j’ai reçu par la poste mon dernier ouvrage, publié aux Éditions Autrement et co-écrit avec la philosophe Marie Robert. Son titre : Et si on s’engageait ? Sa date de parution : initialement programmée le 1er avril, la sortie a été repoussée au 17 juin en raison de la crise sanitaire. Il a même été question d’attendre septembre. Mais nous avons considéré que ce livre pouvait parfaitement apporter sa pierre au débat sur le monde d’après (si débat il y a lieu) et qu’il fallait le sortir le plus rapidement possible. Car si la thématique est axée sur le Service Civique dont nous fêtons les dix ans, on y évoque aussi les notions d’engagement, de citoyenneté, de responsabilités. Des mots, parmi tant d’autres, que Marie Robert décortique et réinterroge tout au long du livre.
J’ai réalisé 60 interviews pour rédiger cet ouvrage, qui met en valeur le récit de jeunes ayant mené des missions de Service Civique. Ils sont nombreux à relater leur changement de postures au gré de ces mois passés dans des associations, des mutuelles, des administrations… D’individus, ils se découvrent parties prenantes d’un collectif, que ce soit à l’échelle d’une ville, d’un pays, voire d’un continent pour celles et ceux qui ont effectué leur mission en Europe ou ont intégré le Corps européen de solidarité. Et leurs propos font plaisir à entendre (et j’espère à lire) : je pense à Dounia, jeune fille de quartier, paumée et enfermée dans la caricature d’elle-même, qui s’ouvre telle une chrysalide. Elle raconte sa métamorphose avec des mots forts et poignants, découvrant que si elle peut être utile aux autres, elle a sa place dans la société. Je pense aussi à la maturité de Soraya, qui évoque avec intensité son engagement auprès de personnes handicapées. Ou encore, Maxime, petite délinquant balloté de famille d’accueil en famille d’accueil, qui va trouver sa voie grâce à sa mission au sein d’Unis-Cité et oser exercer le métier de ses rêves. Ils sont du reste nombreux à témoigner de ce déclic. Il y a souvent un « avant » et un « après » Service Civique.
A travers des interviews et des articles thématiques, Et si on s’engageait ? donne aussi la parole à toutes les parties prenantes du dispositif, que ce soit les acteurs associatifs, notamment Unis-Cité à l’origine du Service Civique en France, les tuteurs et tutrices, les Institutions, les parents, les bénéficiaires, des observateurs (chercheurs, journalistes, politiques)…, mais aussi à des personnalités engagées, comme Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, ou Ghada Hatem, fondatrice de la Maison des femmes de Saint-Denis (93). L’ensemble, mis en page de façon très dynamique et parfaitement illustré par Djohr, dessine le portrait d’une génération engagée, généreuse et citoyenne pour peu qu’on lui en donne les moyens. C’est le cas de ce dispositif, qui en devenant une Institution, n’a en rien perdu son âme.
Anne Dhoquois et Marie Robert, Et si on s’engageait ?, Autrement, Paris, 2020.
Pour accompagner la sortie du livre, neuf podcasts, réalisés par mes soins, seront publiés entre juin et septembre. On y entendra des jeunes, mais aussi un tuteur et la présidente de l’Agence du Service Civique.